Recherches et Découvertes
Découvrez l’histoire de la duchesse du Berry
La duchesse de Berry à Maisdon
Le 4 juin 1832 les insurgés se sont donné rendez-vous à la Hautière dans le pressoir du fidèle Barbotin et rejoignent ensuite les recrues qui les attendent dans le bourg de Maisdon, le tocsin de tous les villages aux alentours sonne le rappel pour le rassemblement, le lieu a été choisi car situé sur un plateau en hauteur entre la Maine et la Sèvre, le village offre un champ de bataille favorable avec des défenses naturelles. Les soldats de Louis Philippe ont été prévenus et sont sur place rapidement, c’est une lutte acharnée qui s’engage dans les rues, entre les maisons, jusque dans le cimetière, en combat rapproché ; les balles sifflent et on termine à la baïonnette, l’affrontement est rude et inégal, les soldats beaucoup plus nombreux réussissent à faire fuir les insurgés, s’ils ne sont ne sont pas tués ou blessés. Les blés sont hauts à cette époque et certains fuyards reviennent en embuscade et empêchent la garde nationale de mettre fin à cette bataille. On va guerroyer pendant 3 jours dans les environs.
C’est la dernière guerre de Vendée. La duchesse de Berry, belle princesse au destin extraordinaire est l’instigatrice de cette prise d’arme, elle va soulever une province entière.
Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry est née le 5 novembre 1798 en Sicile, sa grand-mère était la sœur de Marie Antoinette. En avril 1816, La princesse épouse le duc de Berry, second fils du futur Charles X et frère du roi Louis XVIII.
Le duc de Berry est assassiné le 13 février 1820 par Louvoil, qui pense ainsi couper définitivement la branche des Bourbons qui règnent sur la France depuis Henri IV.
C’était sans compter l’existence rocambolesque et aventurière de Marie-Caroline qui est enceinte au moment de l’assassinat de son mari et qui va accoucher d’un fils, Henri, qu’on appellera « l’enfant du miracle ». Elle fera tout pour le mettre sur le trône.
En 1828, elle visite les régions de l’ouest où elle veut « ranimer les fidélités à la Couronne ». Elle est reçue avec un enthousiasme extraordinaire à Maisdon par 2000 vétérans des guerres de Vendée qui l’attendent en armes. Le curé de la paroisse, Joseph Courtais lui conte l’épopée du général de Suzannet, ardent royaliste inhumé dans l’église de Maisdon, tombé en 1815 lors de la bataille de Rocheservière. Elle dine à la cure et repart vers Vieillevigne, non sans laisser en cadeau à la paroisse, un magnifique encensoir en argent.
En 1830, c’est la révolution « Les trois glorieuses », elle suit Charles X en exil en Angleterre et en Écosse. Obstinée, elle veut se faire proclamer Régente pour son fils Henri V.
Elle débarque sur les côtes de Provence le 28 avril 1832, en mai elle atteint la Loire Inférieure et engage la lutte entourée de légitimistes, qui contestent le règne de Louis Philippe, et veulent remettre un Bourbon sur le trône de France.
La bataille est engagée le 4 juin 1832 et se termine par un échec, la ferveur des Royalistes de 1793 s’est éteinte et la plupart des paysans souhaite vivre dans une paix durable.
Elle trouve refuge dans un immeuble en face du château de Nantes, dans une mansarde équipée d’une cachette derrière une cheminée qui servait autrefois aux prêtres réfractaires pendant la Révolution.
Trahie par un proche, l’immeuble est investi par la police, la duchesse, accompagnée de trois complices se précipite dans la cachette derrière la cheminée.
Après d’infructueuses recherches, le préfet décide de laisser les gardes en faction dans chaque pièce. Deux gendarmes décident de faire du feu car la nuit est fraiche, mais la chaleur profitera aussi à ceux qui, reclus dans leur abri depuis plusieurs heures maintenant doivent supporter une température qui ne cesse de croitre à tel point que ça en devient insupportable, la plaque du foyer devient si brulante que Marie Caroline et ses amis d’infortune sont obligés de sortir et de se rendre. Elle est conduite sous bonne garde au château de Nantes qui n’est qu’à quelques pas. Elle y reste quelques temps prisonnière.
Ensuite la captive est transférée au Château de Blaye. Après quelques mois en prison, la duchesse est libérée et expulsée à Palerme.
En 1870, après la chute de l’empire, l’assemblée nationale tente de rétablir la monarchie, Henri « l’enfant du miracle » est proposé, mais il refuse le drapeau tricolore et c’est la IIIème République qui est mise en place.
Quant à la duchesse de Berry, elle s’installe dans le château de Brunnsee en Autriche où elle meurt aveugle le 16 avril 1870.